La rupture du tendon d’Achille est un motif fréquent de consultation aux urgences. Un simple examen clinique permet de faire le diagnostic. Une réparation chirurgicale permet de reprendre une vie normale et des activités sportives après une période de rééducation.

À quoi sert le tendon d’Achille ?

Un tendon est comme une corde reliant le muscle un os. La contraction du muscle permet de tirer sur cette corde et d’actionner une articulation. Dans le cas du tendon d’Achille, le muscle du mollet situé à l’arrière de la jambe est relié à l’os du talon (calcanéus). Une contraction du mollet va permettre une flexion plantaire de la cheville par l’intermédiaire du tendon d’Achille. En cas de rupture tendineuse, la flexion plantaire active n’est plus possible, et il est donc très difficile de marcher.

Comment reconnaître un tendon d’Achille rompu ?

Cette lésion tendineuse est provoquée par une contraction violente du mollet lors d’un accident sportif par exemple (basket-ball, tennis, badminton). Elle peut survenir également lors d’un traumatisme banal, par exemple une chute. Un mauvais état du tendon dû à une déshydratation ou une tendinite est un facteur favorisant à la rupture. De même, certains antibiotiques, comme les fluoroquinolones, peuvent favoriser une rupture du tendon d’Achille.

Le diagnostic est simple et ne nécessite pas d’examen d’imagerie complémentaire dans la plupart des cas. On installe le patient sur le ventre, on comprime le mollet : l’absence de flexion plantaire de cheville signe la rupture du tendon. En cas de doute, une échographie ou un IRM confirment le diagnostic.

Le choix du traitement.

Avant de considérer une réparation chirurgicale du tendon, on prend en compte la demande fonctionnelle, la motivation, et l’âge du patient. Le siège de la rupture tendineuse est aussi un facteur important dans la décision. Ainsi, une rupture située à la jonction entre le muscle du mollet et le tendon peut faire l’objet d’un traitement non chirurgical. Lorsque l’on décide de ne pas opérer, on immobilise la cheville dans une botte en résine pendant six semaines. Le pied est positionné en légère équin. L’appui n’est pas autorisé pendant la période d’immobilisation. Il faut compter encore plusieurs semaines de rééducation avant de reprendre une marche fluide.

Dans la plupart des cas, on propose un traitement chirurgical. Il permet une réparation fiable du tendon et limite les risques de rupture itérative. La chirurgie ne dispense pas d’une période d’immobilisation le temps de la cicatrisation du tendon. De même, la rééducation a une place très importante et il faut compter un arrêt de sport de six mois.

Quels sont les techniques chirurgicales utilisées  Pour réparer un tendon d’Achille ?

La réparation directe dite « à ciel ouvert » et la plus couramment utilisée. Elle nécessite une petite incision au niveau de la rupture du tendon sur la face postérieure de la jambe. La réparation se fait par simple suture du tendon. Elle permet de régler directement la tension du tendon et de s’assurer de la fiabilité de la suture. C’est une chirurgie est très efficace. Les complications sont rares. Elle permet d’obtenir un très bon résultat fonctionnel et un retour au sport.

Les techniques réparations percutanées (sans ouvrir) permettent de réparer le tendon d’Achille en utilisant une sonde d’échographie. La durée de cicatrisation et le résultat fonctionnel est équivalent à la technique de réparation directe.

Dans des cas plus complexes (rupture tendineuse ancienne ou itérative du tendon), le chirurgien peut avoir recours à un transfert tendineux. Il utilise alors le tendon du long fléchisseur de l’hallux qu’il va dérouter et insérer dans l’os du talon pour renforcer l’action du tendon d’Achille.

Conclusion

La chirurgie apporte une solution fiable pour réparer les ruptures du tendon d’Achille. Les différentes techniques apportent des résultats équivalents et les complications sont rares. Après une période de cicatrisation et une rééducation d’environ 6 mois, on peut reprendre progressivement le sport.