A quoi servent les ligaments croisés ?

Les ligaments croisés se situent au centre du genou. Ils sont essentiels pour la stabilisation du genou. En effet, Ils en maintenant le positionnement de l’os de la jambe (tibia) sous l’os de la cuisse (fémur). Ils permettent de « faire suivre la jambe » quand le haut du corps pivote lors des changements de direction d’un joueur de football par exemple. Les ligaments croisés sont dont très importants pour la pratique de sports dits « pivot-contact » comme le football ou le rugby.

Lors des accidents sportifs, ces ligaments peuvent être rompus partiellement ou totalement et perdre leur efficacité. Le plus souvent, c’est le ligament croisé antérieur qui est rompu. Cette rupture peut survenir par exemple lors d’un traumatisme appuyé sur le côté externe du genou ou lors d’une chute.

Les conséquences immédiates d’une rupture du ligament croisé antérieur sont : une douleur et un gonflement du genou, une marche douloureuse. A plus long terme vous pouvez ressentir une faiblesse voire une instabilité du genou (le genou qui « lâche » quand vous marchez ou quand vous faites du sport). Cela peut provoquer une gêne au quotidien, une appréhension à la marche et une baisse des performances sportives voire une impossibilité de pratiquer certains sports. Cette instabilité du genou n’est pas constante et les conséquences dans la vie de tous les jours sont variables, elles dépendent notamment du niveau d’activité de chacun. A plus long terme, une rupture du ligament croisé antérieur provoque une usure anormale du genou et peut conduire à l’arthrose du genou. Pour prévenir ces complications, une opération du ligament croisé est parfois nécessaire.

Comment traite-t-on une rupture des ligaments croisés ?

Le choix du traitement d’une rupture des ligaments croisés se fait au cas par cas. La rupture du ligament croisé antérieur aura généralement plus de conséquences sur la stabilité du genou que la rupture du ligament croisé postérieur et donc sera plus fréquemment opérée. De même, plus le patient est jeune et sportif et plus il aura un bénéfice à se faire opérer. Ainsi, sur le court terme il pourra maintenir son niveau sportif. Sur le plus long terme, l’opération du ligament croisé diminue sensiblement de risque d’arthrose du genou.

Dans le cas d’un patient âgé et sédentaire, on propose simplement de la rééducation. Le renforcement musculaire peut compenser partiellement l’action le ligament croisé non fonctionnel. Le genou sera donc plus stable.

Il n’existe pas de limite d’âge stricte ni de niveau d’activité sportive minimum pour proposer une opération du ligament croisé. La décision de vous proposer une intervention ou pas se fait à l’issue d’une ou de plusieurs consultations avec votre chirurgien. Il évaluera au mieux vos besoins fonctionnels et la balance entre le bénéfice et le risque de l’intervention.

Quels résultats peut-on espérer après l’intervention?

Après une opération des ligaments croisés, une fois la phase de rééducation terminée, le genou est stabilisé et mobile. Environ 80% des patients peuvent reprendre le sport au même niveau qu’avant la rupture. La stabilisation du genou permet de prévenir l’usure prématurée du cartilage et des ménisques.

Comment se passe une opération du ligament croisé antérieur ?

Un ligament croisé rompu ne peut pas cicatriser et ne peut donc pas être simplement recousu. On doit le remplacer en déroutant un autre tendon du genou qui prendra sa place et assurera la même stabilité. On peut donc proposer une opération chirurgicale. Le patient est généralement hospitalisé en ambulatoire.

L’intervention se déroule sous arthroscopie c’est-à-dire sans ouvrir l’articulation du genou. Le premier temps consiste à prélever le tendon à dérouter (cela peut être une partie du tendon rotulien ou les ischio jambiers). On déroute ces tendons pour afin qu’ils remplacent le ligament croisé antérieur.

On fixe enfin le nouveau tendon par des vis résorbables ou par une petite plaquette qui le maintient en tension.

Que se passe-t-il après l’opération du ligament croisé ?

Après la visite post opératoire de votre chirurgien, vous pouvez rentrer chez vous immobilisé dans une attelle pendant quelques jours. L’appui sur la jambe opéré est possible avec des béquilles dans un premier temps.

Des séances de kinésithérapie sont essentielles pour retrouver toute la souplesse articulaire, reprendre la force musculaire et stabiliser son genou. Elles peuvent se faire dans le cadre d’un centre de rééducation en hôpital de jour ou avec votre kiné de ville. Il faut compter plusieurs séances par semaine pendant au moins 2 mois.

L’arrêt sportif est variable entre 6 à 8 mois selon le sport pratiqué.